On déménage !
Pour continuer à suivre les aventures du poulapinier, rendez-vous sur : https://ecoquartierdanube.eu/
Blog d'habitants de l'écoquartier Danube réunis au sein de l'association Écoquartier Danube Énergies Nouvelles (EDEN), créée en octobre 2018. Nous écrire à : contact@ecoquartierdanube.com
On déménage !
Pour continuer à suivre les aventures du poulapinier, rendez-vous sur : https://ecoquartierdanube.eu/
Il règne ce matin une agitation exceptionnelle dans le poulapinier et pour cause : une poule inconnue s’est introduite dans l’enclos !
Chaboté et Flocon (les deux coqs) se mettent en rang de bataille et demandent aux poules de rester derrière eux.
Celles-ci s’affolent, caquettent bruyamment et commencent à courir dans tous les sens, même Galinda, d’ordinaire si calme.
Flocon, pas très rassuré, prend la parole : « que viens-tu faire chez nous ? n’as-tu pas vu l’écriteau qui stipule que les visites sont réglementées ? »
Il se tourne soudain pour voir où se trouvent les lapins ; ceux-ci sont censés garder le portail … mais personne à l’horizon !
Ils sont certainement en train de faire la sieste sous abri. Il leur était pourtant demandé de se relayer pour assurer une surveillance en continue.
La poule inconnue, nullement impressionnée, se présente d’une voix douce et ferme : « je suis GaliWitch du poulailler de Schillick. Ma communauté m’envoie en reconnaissance dans les environs pour trouver refuge car notre poulailler a été réquisitionné pour construire une autoroute…. »
Elle prend une profonde inspiration et continue : « …Auriez-vous l’amabilité d’héberger, disons 5 de nos bébés avec leur maman ? Les papas devront rester sur place pour aménager le terrain vague juste à côté pour que nous puissions revenir… » Là elle retient ses larmes.
Une onde de protestation se fait entendre …. GaliReine fait la moue « oh non…. Il n’y a pas assez de place pour jouer… » Calimera lorgne sur les gamelles : « il faudra partager les repas ? pfff » Chaboté s’envole sur le toit : « j’espère qu’ils ne savent pas voler !» GaliRousse reste silencieuse … elle aurait sans doute préféré voir arriver de beaux coqs…
Les LapiDou Coco BoulDePoils arrivent en s’étirant et marmonne « impossible d’être tranquille pour la sieste ! c’est quoi ce raffût ? »
Chaboté lui résume rapidement la situation ; on entend Coco maugréer « on n’est pas un hôtel ici !… »
Galinda, elle, se souvient qu’elle aussi a dû quitter son poulailler d’origine qui occupait une zone inondable… cette été-ci était particulièrement pluvieux ; les villageois ont donc décidé d’y installer… des canards !
Elle ressent de la peine pour GaliWitch.
Elle prend la parole : « mes amis, je propose que nous accueillions cette famille qui se retrouve sans abri. Il s’agit d’une urgence et nous devons nous entraider. Nous verrons au fur et à mesure comment nous organiser pour que la cohabitation soit la plus agréable possible, d’accord ? »
A part un léger murmure de cotcotcot…. personne n’osa s’opposer à la proposition de la sage GalinDa.
Deux jours passèrent, chacun a repris sa petite vie tranquille quand un matin, voilà qu’arrive une petite troupe caquetante : GaliWitch suivie d’une poule et de… 6 poussins !
Coco et LapiDou BoulDePoils poussèrent tous deux un ouf de soulagement…. En effet ils appréhendaient la venue d’un lapin étranger ; « bah des poules…. On va pouvoir les supporter comme les autres, n’est-ce pas Coco ? » murmure Lapidou qui s’en retourne sous la maison pour continuer sa sieste.
Flocon s’apaise…. Lui redoutait la venue d’un 3ème coq..
Galinda s’avance, le cœur sur la main : « Venez vous restaurer, vous devez être affamés et aussi fatigués. Nous vous avons gardé une partie de notre déjeuner et la litière de notre chambre d’amis a été changée cet après-midi. »
Elle se retourne et voit…. la gamelle vide ! GaliWitch a vite compris en voyant les deux Chabot se lécher le bec … elle rassure Galinda : « ne vous en faîtes pas, sur le chemin nous nous sommes arrêtés au Poulailler d’EcoLogis ; on nous a offert un goûter. Nous sommes rassasiés mais cependant très fatigués. La route était longue et pas toujours agréable… sur la piste cyclable il y a des trottinettes qui roulent trop vite ! notre petit dernier a failli se faire renverser… ; nous avons même dû faire un détour pour éviter les travaux près de la place de l’Etoile.
Galinda s’est dit qu’elle va régler cela plus tard avec les chapardeurs et se dirige vers le poulapinier pour leur montrer le coin nuit des visiteurs ; mais là encore, elle a la mauvaise surprise de voir les nids défaits, le foin sens dessus dessous et GaliRousse tout au fond…. entrain de…. faire semblant de pondre ! « GaliRousse, ce n’est pas gentil, ton pondoir n’est pas ici et de plus tu as déjà pondu ton œuf ce matin ; fais-moi le plaisir de remettre tout en ordre !»
GaliRousse sort du poulapinier, penaude. Elle a du mal à partager son lieu de vie et pensait avoir trouvé le moyen de faire fuir ces réfugiés d’un poulailler étranger.
GaliWitch, toujours prompte à calmer les situations tendues, s’empresse de préciser qu’une moitié du dortoir suffira puisque les 6 poussins ont l’habitude de se serrer l’un contre l’autre avec GaliMama. « d’ailleurs regardez, les petits se sont déjà couchés, tendrement bordés par GaliMama. »
GaliWitch et Galinda rejoignent les autres poules et coqs en train de discuter sur la meilleure façon de continuer leur petite vie tranquille malgré la présence de ceux qu’ils considèrent des intrus….
Galinda leur demande de s’asseoir en cercle pour leur réexpliquer la situation dramatique de ces animaux qui sont obligés de quitter leur demeure.
Elle commence par raconter sa propre histoire de déménagement d’urgence et de recherche d’un logement, avant d’être accueillie par GaliPâque ici-même ; elle se remémore, la larme à l’œil, de la gentillesse de cette poule qui n’était déjà plus très en forme à l’époque…. Elle s’est d’ailleurs éteinte (elle est morte) quelques semaines après son arrivée.
« Aujourd’hui ce poulapinier offre tout le confort dont une poule puisse rêver : un poulapinier luxueux avec des dortoirs individuels, un perchoir, du foin nettoyé quotidiennement et un toit ouvrant, un jardin luxurieux au printemps, partiellement ombragé, des abris solaire et de pluie, un petit enclos pour accueillir des poussins 1er âge, un filet de protection contre les rapaces, même une balançoire… et beaucoup de gamelles d’eau et de graines variées, de la soupe de salade presque tous les jours, parfois même un sandwich au jambon ou autres mets fournis par l’Ehpad à côté… et surtout des visites quotidiennes de personnes très gentilles.
Ne trouvez-vous pas qu’un partage est possible ? GaliReine, tu trouveras des amis de jeu, Chaboté et Calimera, soyez sans crainte il y a deux toits et bien assez de nourriture ! il n’y aura qu’à mieux gérer vos restes pour ne rien laisser traîner pour les rats, n’est-ce pas ?
Et toi, GaliRousse, ne vexe pas Flocon en rêvant à d’autres coqs … ! »
Elle se retourne vers les lapins : « et vous deux, Coco et Lapidou BoulDePoil, je suis sûre que vous seriez prêts à partager carottes et pissenlit, en échange de séances de nettoyage-massage et doux piquage comme elles savent y faire ; peut-être pourrez-vous inviter Odin, ce gentil chat noir qui nous rend régulièrement visite et qui en sera ravi, j’en suis sûre… »
D’ailleurs qu’en pense-t’il ? tiens, le voilà qui arrive, justement. Il s’assied sur une chaise et parle :
« j’ai tout suivi et entendu ; je suis sûr que chacun de vous aura à cœur de donner le meilleur de soi pour permettre un vivre-ensemble harmonieux et dans le partage. Nous avons la chance d’habiter dans cet éco-quartier ; nous devons donner l’exemple.
D’ailleurs connaissez-vous mon histoire ? j’ai été abandonné dans mon enfance et vécu à la SPA pendant quelques mois. C’était une période difficile car tous les animaux ne sont pas prêts à partager. J’en ai souffert mais j’ai aussi beaucoup appris ; je ne remercierai jamais assez mes amis-chats qui m’ont parfois protégé des matous un peu trop avides de pouvoir (qui veulent être chefs pour imposer leur loi)…. D’autres ont gardé pour moi un peu de nourriture quand il n’y en avait pas assez…. Certains m’ont protégé contre la dure loi du plus fort…
Aujourd’hui je sais que le plus grand bonheur n’est pas d’avoir tout ce qu’on veut, mais de pouvoir le partager.
Vous, au lieu d’avoir peur de manquer de nourriture, de place, de jouets … réfléchissez plutôt à tout ce que vous gagnerez, en travaillant ensemble, en jouant à plusieurs.
Et Galinda de renchérir : « Pourquoi ne pas commencer tout de suite ?
Je demande à chacun de proposer un mot, un geste, une attitude, un petit cadeau à l’adresse de nos hôtes. J’écoute… »
GaliRousse : « Demain matin au réveil je m’occuperai des 6 poussins pour que GaliMAMA puisse se reposer ; je les conduirai dans notre salle de bain-baignoire …. »
Calimera saute sur l’occasion et ajoute : « je leur laisserai ma place ! » … (…rires …tout le monde sait qu’elle n’aime pas se laver)…
« Non Non non, Petite GaliReine, il y a assez de place pour tout le monde ! tu pourras par exemple leur montrer comment utiliser notre mélange terre-sable-cendre pour avoir un beau duvet comme toi ? » suggère Galinda en faisant un clin d’œil à GaliRousse qui connaît bien sa fille.
Chaboté et Calimera, les Rois du grattage de terre, proposent de ne pas tout manger sur place pour une fois et d’en ramener une écuelle pleine sur la table du petit déjeuner.
« ça va être difficile de résister… » susurre Calimera à l’oreille de son Chéri Chaboté.
Flocon endosse la lourde responsabilité de protéger tout ce petit monde… mais de quoi ? il n’en sait trop rien … il dit qu’il l’a appris de son père… qui l’a appris de son père à lui etc… c’est donc son instinct qui lui dicte cette mission.
Les lapiDouCoCoBoulDePoil, comme tout le monde le sait, aiment bien jouer. « Pourquoi pas à « attrape » ? » proposent-ils d’un air coquin ?
Là-dessus intervient Odin : « voyons, les lapins, comme je vous connais, vous leur ferez peur à courir derrière eux ! Proposez-leur plutôt de jouer à cache-cache, ils apprendront à connaître tous les coins et les recoins de notre poulapinier…. Et interdit pour vous de vous cacher dans un terrier, cela pourrait s’avérer dangereux pour les petits poussins, compris ? »
Ils hochent la tête et commencent déjà à repérer les meilleures cachettes.
Trois mois ont passé.
Vous savez quoi ? les poussins sont maintenant grands. Rien n’a manqué. Les gens de passage, ébahis par toute cette vie étonnante en pleine ville, déposent régulièrement des fanes de carottes, feuilles de salade, pissenlit et même quelques croûtons de fromage coupés tout fins. Les Mamies et Papys de l’Ehpad leur gardent des petits restes,,, bref, c’est l’opulence !
GaliReine a découvert plein d’autres jeux en compagnie des nouveaux venus.
Chaboté a même appris à deux des six poussins à voler sur le deuxième toit du poulapinier, côté Est.
Un petit coq a pris des cours de chant avec Flocon, fier de transmettre son art.
Une poussine a pondu son premier œuf dans la Tour Mimi ; l’événement a donné l’occasion d’une grande fête.
Ratisstou, le rat de service la nuit, a engagé son ami Spoutine pour l’aider à nettoyer l’enclos.
Tout le monde a aidé aux travaux d’aménagement du parc pour les tortues ; elles ont pu emménager avec un mois d’avance ; il faut dire que les coqs de Schillick, en visite les week-ends, ont pris en charge les travaux les plus lourds.
Quand fut venue l’heure de partir après quelques mois, tout le monde avait la larme à l’œil. Vous vous doutez bien que cette expériences du vivre-ensemble a tissé des liens indéfectibles (qui durent) ; chaque année est organisée une fête, soit à Schillick dans le poulailler construit selon les normes de sécurité et d’isolation les plus récentes, ou à Danube, devenu célèbre comme lieu d’accueil.
Il est maintenant répertorié sur Google et inscrit dans le guide touristique, estampillé « terre d’asile ».
Espérons que cette expérience de vie fera des émules (avoir envie de faire pareil)
Dans le Poulapinier DANUBE on prépare aussi la Fête du
Nouvel An. C’est d’ailleurs une première pour ChaBoté, Calimera, Flocon et bien
sûr GaliReine, notre petite dernière.
Galinda et GaliRousse ont décidé d’organiser le Réveillon.
GaliReine demande à sa Tata Galinda si elle peut se déguiser
en … Calimera ! « mais pourquoi voudrais-tu salir ta jolie robe gris
souris… en te roulant dans la boue noire ? comment feras-tu pour te
nettoyer ?
GaliReine fait la moue ; elle espérait ainsi pouvoir
voler sur le toit comme sa copine…
Calimera va trouver sa maman GaliRousse pour lui demander
comment rendre ses plumes plus soyeuses. GaliRousse sait très bien que Calimera
est un peu jalouse du duvet soyeux de GaliReine.
« Ma fille, grâce à tes belles plumes noires tu sais
voler ; si tu avais du duvet comme nous, les poules Soie, comme GaliReine
spécialement, cela te serait impossible. »
Calimera fait la
moue… elle réfléchit : vaut-il mieux savoir voler ? ou être plus
belle ? c’est un choix difficile.
Voilà qu’arrive Chaboté qui, lui, demande à prendre des
cours de chant ; tout le monde a bien remarqué que son chant manque de
rondeur et de justesse.
Voilà, c’est
dit ! cela fait longtemps qu’il a envie de s’exprimer mais comme il avait
un peu honte, il n’osait pas. Il est soulagé maintenant et a la ferme intention
de travailler sa voix dans cette nouvelle année.
Flocon, lui, souhaite avoir plus d’autorité, surtout sur les
jeunes poules de l’année … qui sont souvent désobéissantes.
GaliRousse et Galinda se regardent un instant ;
GaliRousse prend son air docte (comme si elle savait tout) : « mais
Flocon, à force de donner des ordres qui n’ont pas d’utilité tu perds ta
crédibilité (plus personne ne te crois) ! même les jeunes poules ne
comprennent pas pourquoi tu leur interdis les promenades libres dans l’enclos…
elles en ont parfois assez d’être parquées dans un coin sans même pouvoir
prendre le soleil. Réfléchis et apprends
à les guider avec bon sens !
GaliRousse et Galinda, comme l’an dernier, n’ont pas de
demande particulière, si ce n’est, pour Galirousse : quelques plumes en
plus au niveau du dos pour avoir plus chaud.
Mais… ce qu’elle
espère secrètement... c’est d’avoir plein de poussins au printemps de la
nouvelle année ! comme c’est un projet qui mérite une grande réflexion, ce
n’est pas à Nouvel An qu’il faut le décider.
En effet, elle doit aussi se concerter avec Tata Galinda (demander
son avis) qui, on le sait bien, prend le
relais de la Maman ; en effet cette dernière les lâche dans la nature »
pour l’apprentissage de l’indépendance » estime t’elle ; en réalité
elle a envie de recommencer à vivre sa vie de poule libre ; heureusement
que Galinda est là qui lprotège les petits jusqu’à l’âge adulte, vers 5 – 6 mois.
Une autre question que GaliRousse se pose : lequel des deux coqs sera le papa protecteur ?
… elle rêve de les
voir ensemble endosser cette belle responsabilité mais cela est une autre
histoire.
Galinda, après
une longue réflexion, estime qu’elle a tout pour être heureuse mais
peut-être pourrait-on rajouter un peu plus de sable dans la baignoire ?
pour tout ce petit monde qui aime être propre. Et une baignoire en plus pour
les lapins ?
Galinda pense
toujours aux autres.
Et voilà qu’arrivent Coco et Lapidou BoulDePoils qui veulent
aussi participer à la préparation de la fête du Réveillon
Chacun s’affaire : GaliReine fait du nettoyage,
Calimera vole dans l’armoire et fait l’inventaire des victuailles ; on la
voit qui picore à droite et à gauche… pour vérifier si les graines ne sont pas
périmées…. Dit-elle ! Chaboté la
seconde. Les poules et coq Soie s’occupent de nettoyer les gamelles à terre.
Les lapins creusent une galerie… mais pourquoi ?
surprise….
GaliRousse leur demande ce qu’ils voudraient manger au repas
de fête ? ils échangent un regard de connivence (ils sont d’accord) et en
chœur (ensemble) ils répondent :
« nous voulons un grand bol de vos graines de
poule !... mais sans vers séchés car nous sommes strictement végétariens,
ne l’oubliez pas »
Galinda pense soudain à Odin, « Invitons-le » ;
que pourrait-il désirer au repas ?
-
Une souris ? clame Calimera mais personne
n’est d’accord.
-
« peut-être voudra-t’il des petits vers
séchés alors… ? » propose ChaBoté et nous savons tous que c’est son
met de choix ; vouloir le partager
est un réel cadeau du coeur.
GaliRousse les félicite pour toutes ces propositions car
cela montre que les animaux, même s’ils
sont différents, s’apprécient et ont la
volonté de faire plaisir.
La fête s’annonce magnifique et tout à fait dans l’esprit de partage, tolérance et chaleur….
animale !
Les préparatifs vont bon train, « plus qu’une nuit à
dormir » piaille GaliReine, toute excitée.
D’ailleurs on la voit qui lisse soigneusement les plumes de
Caliméra qui se laisse faire. C’est touchant.
Les LapiDoux Coco BoulDePoils se toilettent mutuellement ;
le nettoyage de leurs pattes avant, en particulier, prend
beaucoup de temps car ils ont beaucoup travaillé dans la terre.
Flocon fait plusieurs fois le tour de l’enclos pour voir s’il
est sécurisé ; on ne sait jamais, GaliReine est de nature curieuse mais c’est
encore un poussin qui n’a pas toujours conscience du danger sur la route.
Calimera choisit des aliments de fête : ce soir il y aura
profusion de graines de tournesol, de brisures de coquilles d’huitre et d’œufs,
des vers séchés… elle a même trouvé un reste de sandwich au jambon beurre, des
pâtes vermicelles aux lardons et quelques feuilles de salade verte ; s’occuper
du repas est son travail préféré, devinez pourquoi ? … elle goûte ! et
Chaboté la conforte dans ses choix.
Odin fait une longue sieste ; c’est un Papy de plus de
15 ans et il a l’intention de se tenir réveillé toute la nuit.
Tout est prêt pour la fête.
Et devinez qui pointe le bout de son petit nez à l’entrée de
la galerie creusée par les LapiDouCocoBoulDePoil ? un invité surprise :
……… RatissTout ! il n’arrive pas
les pattes vides : miettes de Kougelhof, râpé de carottes et feuilles de
pissenlit complètent le menu déjà bien varié.
La fête du Nouvel An 2022-23 a duré toute la nuit. Les Papys
et Mamys de l’Ehpad se sont bien amusés à les voir si heureux et ont apprécié
les chants des coqs qui ont retenti, exceptionnellement, toute la nuit. C’était
bien plus agréable que la détonation des pétards des années passées…
Tout était calme au petit matin … personne ne voulait se
lever quand Edithe est arrivée !
Elle est repartie sur la pointe des pieds.
Odin est resté sur sa couette jusqu’au soir.
Dans le poulapinier, il y a Chaboté et Flocon, 2 coqs.
Chacun voudrait être le chef.
Chaboté (le petit coq noir) dit : j’ai chanté avant Flocon, je suis le plus
vieux donc ce sera moi le chef !
Flocon (le grand coq blanc) lui répond :
je suis le plus grand et le plus fort, il est normal que ce soit moi le
chef.
Les 2 lapins,, Coco et Lapidou de leur nom de famille BoulDePoil, s’amusent en remarquant la rivalité (ils se comparent, se mesurent) entre les 2 pseudo
(pas des vrais) chefs à plumes : « hihi je cours un peu derrière et
tous deux ont tellement peur qu’ils s’envolent ! … même Flocon qui ne peut pourtant pas
voler ! comment vouloir être chef dans ces conditions ?
Il faut dire que les 2 lapins n’ont jamais eu besoin d’élire
un « lapin supérieur »…. Ils se comprennent à égalité ; ils ne
se disputent jamais ; les problèmes rencontrés sont évoqués, discutés et
un consensus (un accord) est
trouvé. Comme l’autre jour quand Lapidou
a mangé une carotte en cachette de son ami Coco… qui l’a surpris derrière le
poulapinier ; Coco s’est assis tranquillement à côté de lui … avec un
bouquet de pissenlit ! au lieu de faire comme son ami, il lui a proposé la
moitié de son repas. Ce geste a profondément touché le cœur de LaPidou qui a compris que le partage est essentiel dans
la vie.
Les poules prennent part à la discussion : pour
GaliReine, la petite, il est clair que Chaboté ne mérite pas d’être chef
puisqu’il la gronde toute la journée sans raison ; peut-être est-il sous
l’influence de sa femme, Calimera, un peu jalouse du duvet soyeux de GaliReine…
GaliRousse n’a d’yeux que pour Flocon, c’est de notoriété
danubienne !
Odin a lui aussi son mot à dire en tant que résident
secondaire et protecteur : pour lui qui n’a pas de préférence tranchée
pour l’un ou l’autre, autant voter pour
la couleur noire…. Donc pour Chaboté !
Tous les yeux se tournent vers GalinDa qui n’a pas dit
mot ; elle a bien une petite idée mais comme d’habitude elle veille à la
démocratie du lieu et rappelle que les lapins devraient également avoir le
droit de vote !
Coco accourt et donne son avis tout en jetant un petit clin
d’œil à son ami Lapidou ; il va sans dire qu’ils avaient déjà délibéré (discuté de la réponse) avant …. Résultat : l’un vote pour
Flocon, l’autre pour Chaboté !
Les deux candidats à la présidence restent donc toujours
ex-aequo ! 3 pour Flocon (GaliReine, GaliRousse et un lapin) – 3 pour
Chaboté (Calimera, la femme de Chaboté ; Odin et un lapin)
Ce sera donc le vote de Galinda qui désignera le chef pour
un an. Galinda demande un report de décision car elle souhaite réfléchir.
Comment départager les deux candidats…. Et le chef doit-il
obligatoirement être un coq ? quelles sont les qualités requises pour
cette fonction ?
Après avoir réfléchi pendant plusieurs jours, elle réunit le
groupe des poules pour leur demander ce qu’elles attendent d’un chef :
GaliReine : « moi j’aimerais qu’il me protège des
rats qui me font peur ! »
GaliRousse : « … j’aimerais être la femme du
chef ! »
Calimera : « n’importe quoi, GaliRousse, ce n’est
pas une qualité de chef que de t’avoir comme épouse ! … et moi j’aimerai que le chef sache
voler !’
GaliRousse : « n’importe quoi ! tu sais bien
les « soie » n’ont pas besoin de voler pour se déplacer … d’ailleurs à quoi cela te
sert-il ???... tu vois bien qu'il y a un filet au-dessus ! »
GaliReine : « Tata Galinda, dis-leur de ne pas se
disputer … elles me font peur »
Galinda prend GaliReine sous son aile et parle :
« mes chères copines, vous donnez une mauvaise image de la
« poule » ; nous sommes un groupe, chacun peut partager ce
qu’il a de meilleur ; même les petits et
les fragiles ont des trésors en eux ; je vous propose d’y réfléchir
pendant quelques jours.
Tous hochent la tête, même Flocon est touché par les paroles
sages de Galinda ; pendant quelques minutes on entendrait une mouche
voler ; tout est silencieux. Odin et les lapins BoulDePoil ont suivi la
conversation ; ils se sentent aussi concernés. Quelques moineaux sont
perchés sur l’arbre et le museau de RATissTout reste visible sous la paille….
il était tellement captivé par la proposition de Galinda qu’il a oublié de se
cacher puisque les rats ne sont pas les bienvenus dans le poulapinier. Odin n’a pas bougé non plus.
Les jours suivants sont plutôt calmes ; chacun se
demande ce qu’il pourrait bien mettre en avant comme qualité importante pour la
communauté.
Flocon n’en démord pas : « je suis le plus grand,
le plus fort ET le plus beau !… ; de plus quand je chante on m’entend à 3 km à la
ronde ! je serai le carillonneur-chef et transmettrai les messages à tous les poulaillers de la ville.
Chaboté prétend qu’étant l’aîné il a beaucoup plus
d’expérience de vie : « je saurai trouver des solutions aux problèmes
qui pourraient se présenter ; peut-être pourrais-je assurer le rôle de
médiateur-chef ? »
GaiRousse est évidemment la Maman rêvée pour tous les
poussins du poulapinier : « les enfants ne sont-ils pas l’avenir de
notre Monde ? je suis la Mama-chef universelle»
Galinda ne dit mot mais elle échange un regard de connivence
avec GaliReine ; celle-ci fait remarquer à sa Maman GaliRousse qu’elle a
été abandonnée à tout juste deux mois ; heureusement que la Tata a pris la
relève. : « et moi du haut de mes 4 mois je ne demande pas à être
chef, bien sûr ! … pour l’instant. Par contre je vous rappelle que
je fais un travail quotidien très important : je picore les restes des
graines tombées par terre ; c’est un peu grâce à moi que les rats se font rares. Je pourrais donc être
chef d’équipe de la propreté»
Coco et Lapidou BoulDePoil s’avancent et en chœur rappellent
qu’ils sont les gardiens de la nuit : les seuls capables d’assurer la
surveillance du poulapinier entre le coucher et le lever du soleil, quand tout
le monde dort. Nous serons les Vigiles-chef de nuit ».
Galinda hoche la tête ; elle n’avait pas pensé au
service de nuit et remercie les lapins pour leur vigilance.
Calimera arrive au courant, désolée d’être un peu en retard.
On lui fait un bref résumé des propositions des uns et des autres ;
« moi, les amis, comme je sais très bien voler je peux surveiller les
lieux tel un drône. Je peux repérer les galeries des rats, par
exemple. Je me propose comme responsable-chef de l’espace aérien »
Odin s’étire. Il dormait au soleil ; enfin il donne
l’impression de dormir mais en fait rien ne lui échappe ; il a toujours un œil qui n’est pas complètement
fermé. « A part voler, mes amis, je sais tout faire mais je ne vais pas
être candidat au poste de « chef » puisque je suis souvent absent. Par contre je reste un membre actif du « Poulapinier Danube ;
je propose d’être le Responsable des relations publiques au sein du quartier ».
Chaboté arrive en tenant dans une aile une grande feuille de
chou qu’il déroule et dans l’autre sa plus belle plume toute noire ; pour
être vu de toute l’assemblée, il saute
sur le banc ; il annonce pompeusement qu’il postule pour la
fonction de Secrétaire Général en chef : « ma chère Galinda et vous
tous, j’ai pensé qu’il était nécessaire de consigner officiellement, dans le
procès-verbal que voici, tous les
engagements pris par les uns et les autres. Je prends mes fonctions dès
aujourd’hui …si tout le monde est d’accord »
Galinda ne cache pas sa joie en faisant remarquer que plus
personne ne demande à être « le
chef »… unique mais tous se considèrent « chef » dans leur
domaine ! N’être qu’un « chef tout court» ne serait-il pas une
coquille vide ? et inutile….
Chacun a trouvé une fonction adaptée à ses compétences propres et utile à la communauté.
Elle prend la parole : « mes chers amis, je suis
fière de vous. Dans ces conditions il est clair que nous n’avons pas besoin
d’un Chef élu ; vous exercerez votre métier choisi avec joie et compétence, je vous fais confiance.
… et moi me demanderez-vous…. Comment vais-je pouvoir être
utile ? je vous propose d’être la Coordonnatrice de l’équipe. De plus vu
mon expérience et mes compétences élargies, j’assurerai les éventuels
remplacements en cas d’indisponibilités de l’un ou l’autre.
Son regard balaie l’assemblée ; tous savourent
l’ambiance apaisée, la compétition n’est plus nécessaire puisque chacun a
trouvé la place qui lui correspond.
Soudain une petite voix se fait entendre …. « et
moi je pourrai continuer à nettoyer le sol la nuit ? » c’était
RatissTout, le Rat qui a appris à ne pas voler de nourriture.
Personne n’exprime d’objection (n’est contre), ni même Odin qui ne travaille plus la nuit vu son grand âge. Il a pris l’habitude de dormir sur sa couette, bien au chaud.
Ainsi se termine l’histoire du choix d’un chef… s’avérant inutile et avantageusement remplacé par une multitude de compétences.
GaliReine a trois mois. Elle a réintégré le poulapinier après un
séjour temporaire de protection dans mon jardin mais reste très peureuse . Il
faut dire que Chaboté et Calimera ne perdent pas une occasion pour la pourchasser
et Maman GaliRousse ne s’en occupe plus depuis ses 2 mois ; de plus, Flocon
est un père très sévère, on ne sait pas trop s’il protège ou punit …
heureusement que Tata Galinda la prend sous son aile.
Elle l’appelle même
pour manger, n’hésite pas à lui laisser sa place à la gamelle et lui coupe
parfois un morceau trop gros pour son petit bec. Elles sont souvent ensembles.
Il arrive que Galinda, la force tranquille, fasse écran à certaines manières
brusques de domination.
Depuis peu les relations mère-fille se sont apaisées même si
des coups de becs se perdent encore de temps en temps ! afin que tous
mangent à leur faim, les poules Galinda et GaliRousse accompagnent GaliReine
dans le petit enclos à l’heure des repas.
ChaBoté se permet parfois de voler sur le rebord pour
vérifier que le repas n’est pas meilleur pour elles… et Flocon fait le tour
pour trouver un accès… au lieu d’aller manger dans la gamelle (bien remplie aussi) avec les chabots.
Je nourris les lapins avant les poules pour éviter qu’ils ne
les fassent fuir par leur impétuosité légendaire
à l’heure des repas ou qu’ils ne se jettent sur les graines… il faut dire qu’ils se servent régulièrement
dans la mangeoire automatique des poules en mon absence ! D’où leur
surpoids qui les rend si joliment ronds et agréablement doux ! ils préparent
leur habit d’hiver.
Quand tout ce petit monde a mangé, les 3 poules (sans
Calimera) se dirigent sagement vers le coin Sud-Ouest pour la toilette et
la sieste; elles sont gardées par Flocon et le couple de chabots…. Pour quelle
raison ? je l’ignore, c’est leur système hiérarchique dans lequel je
n’interviens (par la manière apaisante) que s’il y a maltraitance ou danger.
Coco et Lapidou BoulDePoils, repus, dorment déjà.
LE COUCHER DES POULES
Les poules s’acheminent doucement vers le poulapinier à l’heure du déclin de la lumière du jour, bien
avant qu’il ne soit perceptible par nous, les humains; elles picorent encore en
chemin, de ci de là une graine, un brin d’herbe, un ver de terre ou autre
trouvaille.
Galinda (la poule Ameraucana grise) est généralement la
première à se percher sur le bord du poulapinier ; patiente, elle
attend ; le couple de chabot (Calimera et Chaboté) volent encore sur la
table, sur le toit…. sur le banc… sur l’épaule
ou même sur la tête d’une personne … et la jeune GaliReine erre un peu toute
seule dans l’attente que nous la perchions à sa place, elle est encore
petite.
La soupe de salade est prête (pissenlit, salade verte ou
simplement herbes coupées dans une écuelle d’eau). Galinda commence à manger puis
se tourne dans l’autre sens… peut-être pour accueillir Flocon ? mais celui-ci
n’a d’yeux que pour sa bien-aimée GaliRousse ; il lui parle d’ailleurs en
langage poule ! (oui, aussi étonnant que cela paraisse, il imite le chant
de la poule qui a pondu, à s’y
méprendre).
GaliRousse n’est pas pressée mais finit quand même par monter
sur la passerelle. Il la suit de près. Galinda doit donc se pousser pour
laisser la place au couple. J’en profite pour poser GaliReine entre papa et
maman mais GaliRousse veut absolument être à côté de Flocon… au besoin elle
pique sa fille pour lui faire comprendre qu’elle a maintenant d’autres
priorités…
La création d’une nouvelle famille ? Là, je dis STOP pour cette année ! nous
sommes à la porte de l’hiver ; l’investissement est bien trop grand pour
assurer un maximum de sécurité et de bien-être à une poule en couvade puis aux
poussins qui naissent…
Nous verrons cela au printemps, ma GaliRousse, maman
consciencieuse….attentionnée pendant 21 jours + 2 mois … à l’issue desquels,
presque jour pour jour, elle signifie à sa progéniture successive qu’il est
temps d’apprendre l’indépendance…
Pour nous les humains, cela paraît assez… inhumain mais la
nature a ses propres règles, immuables et certainement sages ; celles-ci
ne sont pas influencées par des directives de psychologues, les nécessités de
la vie en société… ou même par les priorités des lobbys .
D’ailleurs, pour la petite histoire :
On m’avait conseillé d’acheter des graines « 1er âge »
pour les poussins fraîchement nés… j’ai vite constaté que la maman se débrouillait
pour couper avec son bec les morceaux de sa nourriture diversifiée et les bébés
se régalaient ! et faisant même couler des gouttes d’eau des bouts de
salade pour les faire boire …. Extraordinaire. J’ai pu observer de près leur
vie puisque la famille a vécu dans mon logement pendant les premières semaines.
Inutile de préciser que je n’ai pas acheté les graines … « 2ème
âge » conseillées…
Revenons-en au rituel du coucher : les 5 poules et coqs
sont alignés sur le bord pour dîner ; un ordre est établi pour éviter
certains coups de bec!
Calimera veut encore se dépenser avant d’aller dormir :
elle adore voler le plus haut possible ; elle se laisse cependant volontiers
porter et câliner par les petites mains d’enfants venus assister à l’événement
quotidien ; les plus fidèles, Daisy, Ivan, Agafia … sont expérimentés ;
ils prennent même des responsabilités comme coucher Calimera ou fermer la
petite porte du poulapinier. Ils en sont très fiers.
Levons de temps en temps la tête vers les fenêtres de la maison de retraite pour saluer l'une ou l'autre personne qui suit les activités du poulapinier avec attention. Le chant du coq retentit parfois même le soir pour un ulttime bonsoir.
La nuit tombée, il faut percher chacun à sa place à l’intérieur ;
de gauche à droite : GaliReine, GaliRousse (qui se calme et cesse de
piquer sa fille lorsque les toits assombrissent totalement l’intérieur), Flocon
et Galinda sur la tranche supérieure puis Chaboté et sa fiancée Calimera à l’autre
bout, côté Est.
Nous leur souhaitons « bonne nuit les poulettes ! ».
Il ne faut pas oublier de ranger les écuelles pour ne pas attirer
les rats noctambules, de bloquer la rampe de la mangeoire automatique pour
éviter que les lapins Coco et LapiDou BoulDePoils n’en profitent pour se gaver
de graines destinées aux poules…. D’ailleurs ne les oublions pas, ils sont
toujours à disposition pour les caresses et fort heureux de ne plus être
enfermés la nuit. Ils disposent de plusieurs abris (petit et moyen poulaillers,
dans la paille sous le poulapinier, dans le sable sous l’armoire, dans un
cageot avec du foin sous une petite tente etc etc…) c’est eux qui choisissent leur
lit… mais dorment-ils vraiment la nuit ?
Après avoir fait « la vaisselle des poules »
et rassemblé les déchets à mettre à la poubelle, nous partons, heureux d’avoir
encore vécu ce moment riche et apaisant, presque hors du temps et en total dépaysement :
c’est un voyage immobile que nous faisons tous les soirs.
Bien sûr les conditions ne sont pas aussi attrayantes quand
il fait froid, venteux, pluvieux mais
les animaux que nous avons habitué à vivre hors de leur milieu habituel, depuis
longtemps oublié, ont besoin de soins ; leur présence dans le quartier est
tellement bénéfique à tous niveaux que les contraintes sont totalement
assumées.
Evénement triste : deux poussins ont disparu... un méfait des rats pour qui ils sont certainement un mets de choix et surtout une proie facile ; ils étaient à un âge où ils s’éloignaient de GaliRousse, la maman, et pas encore assez imposants pour dissuader ces « nuisibles » (qui ne le sont qu’en cas de déséquilibre car ne doutons pas qu’ils ont leur place dans la chaîne alimentaire).
C’est
la vie, tous ont besoin de manger et il faut bien dire que l’humain n’est pas
en reste en tant que prédateur dans divers domaines.
…
N’empêche que quelques larmes ont coulé….
Les
3 poussins encore ensembles avec GaliRousse
Maman
et poussin rescapé « GaliReine ? … ou…. GaliRoi…. » dans mon
jardin,
pour lui permettre de grandir en sécurité
ODIN veille… parfois