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L’Arche s'amarre à l’écoquartier

Un lieu de vie partagé vient d’ouvrir ses portes au Danube pour accueillir des adultes handicapés autonomes.


Une histoire de fraternité

L’Arche en France est une association créée en 1964 par le philosophe chrétien Jean Vanier. Aujourd’hui, elle accueille plus de 1200 personnes en situation de handicap mental dans 35 communautés. Avec un rayonnement dans 40 pays, L’Arche compte 150 communautés sur les 5 continents. 

Cette structure crée des lieux de vie partagée permettant à des adultes avec un handicap mental de s’épanouir et mener un projet de vie dans le respect et la bienveillance.

A Strasbourg, l'Arche, association de droit local, a vu enfin son rêve se réaliser après plusieurs années de persévérance (2007-2017). Sa communauté sera constituée par trois maisons au sein de l’écoquartier Danube, dont deux ont ouvert leurs portes le 1er octobre 2017.

La troisième maison est en cours de travaux avec une livraison prévisionnelle fin 2019.

Partager leur quotidien

Des maisons, chaleureuses, relevant du secteur médico-social, où habitent sous un même toit des adultes avec un handicap mental et leurs accompagnateurs. Chacune accueille 6 personnes en situation de handicap, 2 salariés, 2 étudiants et 2 services civiques.

Des lieux conviviaux, où se nouent des relations d’amitié entre les personnes handicapées et celles qui partagent leur vie. Chaque personne dispose de son espace (studio ou T2) et bénéficie d’espaces communs.

Un habitat regroupé, qui offre aux locataires avec une déficience mentale la possibilité d’avoir une vie la plus normale possible dans un cadre sécurisant.

Dans la journée, tous partent au travail et au retour, le soir, des activités sont prévues (ménage, cuisine, bricolage, etc). Les occasions ne manquent pas pour passer de bons moments tous ensemble.

Un autre regard sur le handicap

Convaincue qu’une vie communautaire avec les personnes ayant un handicap mental est une manière de les aider à trouver leur place dans la société, l'Arche propose, notamment à des jeunes volontaires du service civique, de vivre pendant plusieurs mois aux côtés des personnes handicapées.

« ...auprès d’eux je me sens utile, écoutée, comprise et aimée » témoigne Ewane accompagnatrice salariée à l'Arche Strasbourg.

Sans doute, une riche expérience de vie tant sur le plan personnel que social pour construire un autre regard sur le handicap, sur nos talents et nos limites.

Faire vivre un café-rencontre

Pour continuer à écrire des histoires de rencontres, l’Arche Strasbourg envisage d'acquérir un local de 237m² destiné à accueillir les bureaux de l'association, mais aussi à faire vivre un café-rencontre.

Il sera ouvert aux habitants de l’écoquartier et à la ville pour promouvoir la convivialité et les rencontres entre personnes handicapées ou non, afin que des relations de réciprocité puissent être créées. L'association recherche encore des dons pour boucler le budget de ce projet.

La tour Elithis

Une première mondiale dans la catégorie tour de logement à énergie positive.

L’énergie positive c’est quoi ?

Un bâtiment à énergie positive c’est un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Le bilan est calculé en faisant la différence entre la consommation et la production annuelle du bâtiment.

La tour Elithis Danube se définit comme une expérimentation pour concevoir et réaliser des bâtiments de nouvelle génération, rendant l’énergie positive accessible à tous en restant à des coûts de construction standards.

 
Dans la tour, la facture énergétique sera pratiquement gommée. Pour y arriver, les consommations doivent être réduites au maximum. L’accent est porté en premier lieu sur la conception bioclimatique, c'est-à-dire que sa forme aérodynamique est pensée en fonction du climat.


Compacte et optimisée pour limiter les déperditions, profilée coté canal pour limiter les expositions au nord et laisser glisser les vents d’hiver et élargie au sud pour optimiser les apports solaires. La production d’énergie d’origine renouvelable est assurée par des capteurs photovoltaïques placés en façade et sur les toits.

Comme pour tous les bâtiments de l’écoquartier Danube, la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire est assurée par le réseau de chauffage urbain. En complément, un système de récupération de chaleur sur les eaux usées et sur la ventilation permet d’améliorer le bilan énergétique global.

Ainsi, la tour Elithis divise par 7 ses besoins énergétiques par rapport à un bâtiment neuf, et jusqu’à 13 fois comparé à un bâtiment moyen du parc existant. 

Bien évidemment, la performance du bâtiment est directement influencée par le comportement des usagers.


Les habitants seront acteurs de leur logement grâce à un assistant numérique personnel, qui leur permettra de connaître leur niveau de consommation en temps réel et de faire les bons choix dans l’utilisation des équipements.

Au-delà des aspects énergétiques, l’architecture du bâtiment a été pensée comme un rappel à l’histoire portuaire du site. Cette architecture emprunte aux bâtiments portuaires ses façades en acier et sa silhouette qui s’inspire des « vigies », ces figures particulières au port.

La tour en quelques chiffres

Hauteur totale : 56.74 m
Nombre d’étages : 18 niveaux
Nombre de logements : 63
Bureaux : 900 m² SDP
Surface panneaux photovoltaïques : 1233 m²

Des croissants faits maison !

Jérémy Hinnewinkel est le gérant de la boulangerie « La Passion des Délices » située dans l’écoquartier Danube.
                                   
A 27 ans et avec une expérience de douze ans comme boulanger traditionnel, il a voulu devenir entrepreneur.

Après avoir entendu parler de l’écoquartier Danube, il a décidé de s’installer dans ce nouveau quartier car il n’y avait pas de boulangerie dans le coin et convaincu qu’à la fin des travaux le quartier "sera un beau lieu à vivre".

Ainsi, « La Passion des Délices » a ouvert ses portes le 6 octobre dernier pour le régal des habitants.

Dans sa boulangerie-pâtisserie, Jérémy propose de la viennoiserie pur beurre faite maison.

Et bien sûr, du pain, à base de farine de tradition française, sous différentes formes : pains spéciaux comme le pain complet, le campagne, le céréale noir (70 % farine de seigle).

Sa spécialité : « le pain Talemière », aux graines. La brioche est faite uniquement à base de beurre, lait et œufs.

Motivé par l’aspect écologique qui caractérise le quartier, il a installé des enseignes économes (LED) qui sont programmées pour s’allumer seulement à certaines heures. L’usage des 2 fours est optimisé afin d’économiser l’énergie.

Jérémy témoigne de la bonne entente qu’il a créée avec les habitants et les commerçants du quartier. D’ailleurs, avec ces derniers des synergies sont en train de se construire. A suivre !


Danube...

"  Quand j’entends le mot Danube, je ne peux pas m’empêcher d’entamer un pas de valse, celle qui dit qu’il est beau et bleu, ce fleuve né tout près d’ici dans le Schwarzwald. Plutôt gris que bleu…

Je ne connais pas encore ce nouveau quartier de Strasbourg auquel on a donné le nom du Danube. Il fait partie de tout un tas de projets immobiliers qui se construisent à toute allure de l’autre côté de la ville, un peu distants des environs de la gare, où j’ai mes habitudes. Danube sera, est d’ailleurs déjà, un écoquartier.

Et si j’habitais un écoquartier, comment est-ce que je vivrais ? Forcément, ça émoustille l’imaginaire. J’aurais des œufs frais tous les jours, pondus par des poules qui picoreraient devant la maison. Mes voisins seraient tous végétariens.

Et pour les barbecues dans les jardins, il n’y aurait que du tofu ; ça a quelle odeur, le tofu grillé ?

Et tout ce qui va habituellement à la poubelle serait obligatoirement reconverti. Waouh, magnifique, ce mobile en pots de yaourt ! Trop classe, ce porte-clés bricolé à partir de capsules Nescafé ! Et ces boucles d’oreille en LEGO, quelle trouvaille !...

Danube, cela évoque aussi la vastitude, le voyage au long cours, la steppe et le vélo. Eh oui, beaucoup de gens longent le Danube-fleuve à bicyclette, j’en connais qui l‘ont fait,…J’aimerais bien en faire un bout, moi aussi, un de ces jours. Ce serait un vrai éco-voyage.

En attendant, il faut vraiment que j’aille voir le Danube-éco-quartier : et d’ailleurs, j’irai à vélo. "

Myriam N., habitante du quartier gare

Le chardonneret, menacé de disparition, est à l’écoquartier Danube.

Quelle ne fut pas notre surprise lors d’une séance de jardinage de découvrir deux magnifiques chardonnerets en train de picorer les grains de tournesol sur les quelques tiges encore en place au jardin partagé !

Le chardonneret, certainement l’un de plus jolis oiseaux en raison de son plumage coloré a perdu 40% des ses effectifs ces dix dernières années.

D’un naturel confiant il fréquente toutes sortes de milieux ouverts. Peu exigeant, il se nourrit de graines, de bourgeons et de fleurs.

Il nidifie dans l’enfourchure d’un arbre, et son nid constitue une œuvre d’art, mélange d’herbes sèches, de crins, de toiles d’araignée,…

Les menaces principales pesant sur cet oiseau consistent en premier lieu en la disparition de leur habitat et en second lieu en la raréfaction de leur nourriture.

Il est granivore, et les graines dont ils se nourrissent se font de plus en plus rares avec la disparition des friches.

Comment participer au sauvetage des oiseaux ?

En aménageant nos jardins, en plantant des arbustes produisant des baies dont les oiseaux se nourrissent, en laissant les fleurs de chardon, des cardères, les bardanes en place en hiver.

En Inde, le système D se dit « Jugaad »

En Inde, la fièvre de la consommation n’a pas encore envahi tous les esprits.

La précarité incite les Indiens à être ingénieux. Ils ont développé l’art de «faire mieux avec moins», appelé «Jugaad».

Leur vie quotidienne s’améliore grâce à la réparation et l’utilisation de peu de ressources, souvent des déchets.

Du coup, l’innovation Jugaad intéresse de plus en plus d’entreprises, et pour cause : c’est un état d’esprit qui consiste à innover avec peu de moyens.

Mais que signifierait « être Jugaad » pour un écoquartier ?

Mieux utiliser ce que nous avons, réparer, trouver une deuxième vie à nos déchets… tout cela est Jugaad !


Les Indiens sont excellents dans ce domaine. La réalisation la plus connue est cette lampe, faite à partir d’une bouteille d’eau en plastique, qui éclaire la maison en utilisant la lumière du soleil.




Un expert indien, Navi Radjou, parcourt le monde pour diffuser ce bon sens Indien.

De son expérience, on peut distinguer les 4 piliers de l’état d’esprit Jugaad : prendre les contraintes comme une source d’innovation ; faire plus avec moins ;  faire simple et solide ; et garder ce qui marche, abandonner ce qui ne marche pas.

Jugaad est un mot Hindi qui signifie « débrouillardise », « improviser des solutions ingénieuses dans des conditions difficiles »


Dans notre écoquartier, que pourrions-nous inventer sans acheter à l’extérieur ?

Et si nous « bricolions » une journée Jugaad, joyeuse et utile, dans notre écoquartier ?

En savoir plus :

Le site internet de Navi Radjou (en anglais) : http://naviradjou.com


Des centaines d’idées « Jugaad » en images : https://www.pinterest.fr/search/boards/?q=jugaad

Mon beau jardin

Beaucoup de récupération, de partage, d’aides amicales, d’intuition mais aussi de conseils, parfois de gens de passage qui s’arrêtent pour faire un brin de causette, d’opportunités et la confiance dans la sagesse de la nature, une forme d’humilité, un cadeau à une terre bien malmenée, un mariage à trois ! béton-bois-végétal, la victoire esthétique et biologique sur un terrain pollué. La nature saura nous remercier.

Bien sûr il représente un peu de travail aussi, dans le sens noble du terme, et non un instrument de torture comme le définissent certains linguistes ; à cette définition je lui préfère celle du « passage d’un état vers un autre ».

Aujourd’hui ce lieu fourmille de vie, sous terre et au-dessus : vers de terre et scarabées, fourmis, papillons chenilles, escargots et limaces avec lesquels j’ai partagé mes salades tout l’été… lézards, grillons (les souris sont bannies par la présence d’Odin mon chat), abeilles sauvages, guêpes, et beaucoup d’oiseaux (des moineaux bien sûr mais aussi des mésanges, deux rouge-gorge aperçus, inhabituel !
et un bouvreuil ? qui raffolent des graines de tournesol et autres…

Le jardin va bientôt s’endormir sous une couche de feuilles mortes ramassées sur la berge à proximité.

AVANT 2016

APRÈS 2017