« C’est
décidé ! je me remets à couver ! »
GaliRousse veut
profiter de la chaleur de l’été et des conditions optimales pour prendre
cette importante décision :
Par exemple :
-
le nouvel
enclos protégé (MERCI aux bricoleurs Lucio, Robin, Pavel…)
-
la présence
bienveillante de l’équipe de volatiles (poules
et coqs) mais pas seulement !
-
aussi des
deux Lapidou-Coco et d’Odin le chat qui leur rend des visites régulières. Ces
animaux à poils impressionnent certainement … un peu … les rats …
Elle a pondu
un œuf, un 2ème … elle ignore que ses œufs ne donneront pas de
poussins puisqu’ils ne sont pas fécondés (les petits coqs présents sont encore
trop jeunes) ; mais les poules obéissent à leur instinct… nous décidons
donc d’acheter 6 œufs de poules « Soie » à MUTZIG pour lui permettre
cette nouvelle maternité.
Elle refait
soigneusement son nid et commence la couvaison le samedi 16 juillet ; les
petits naîtront aux alentours du samedi 6 août. Nous la surveillons au début en
espérant qu’elle n’interrompt pas le processus…. Triple Bravo ! elle prend
sa mission à coeur ; le matin je la sors délicatement de son nid douillet lors
du 2ème petit déjeuner : elle reste prostrée pendant
quelques minutes puis reprend ses esprits, se lève, court pour trouver un
endroit pour la toilette, se lover dans la terre bien sèche, faire ses crottes,
se désaltérer et picorer un peu, très peu d’ailleurs. Elle donne des coups de
bec à l’une ou l’autre qui s’approche d’un peu trop près, histoire de rappeler
« qui est le chef ici ! ». elle prend soin d’elle pendant un
quart d’heure – vingt minutes puis semble se souvenir de sa mission : elle
fuse dans le petit poulailler pour réchauffer les œufs (même s’il fait très
chaud en ce moment).
Galinda
l’observe, médusée ; Chaboté a bien essayé de la poursuivre mais elle
refuse de se laisser dominer. Ce n’est vraiment pas le moment, Monsieur le Coq !
Calimera, sa première petite fifille qui a maintenant plus de deux mois, tente
toujours encore des approches mais rien à faire, les liens familiaux sont
rompus, sa mère ne la reconnaît plus. Elle est assez grande maintenant.
Entretemps la
vie continue dans le poulapinier ; les lapins dorment à la belle étoile,
Chaboté est tombé amoureux de Galinda…. Il la suit partout, monte sur elle mais
vu le petit gabarit de Chaboté la fécondation n’a pas l’air de pouvoir se
faire. Galinda est patiente, elle se laisse faire et continue à picorer pendant
l »assaut ». Oups…. j’ai vu Flocon “courtiser” Galinda…. serait-ce un
coq ???
Le 9
août : premier Cocorico de Flocon… c’est donc un coq ! il chante plusieurs
fois d’affilé et tout le monde l’écoute respectueusement, même Chaboté reste
sans voix.
Galinda a
pondu ! elle se dépêche de prévenir tout le quartier puis se
recouche dans son nid pas si douillet que ça puisqu’elle a l’habitude d’ôter
toute la paille et de se coucher à même le plancher)…. Voudrait-elle couver,
elle aussi ? le message passe, ChaBoté, Flocon de neige et Calimera
viennent tous la voir :
« c’est
vrai, tu veux aussi des bébés ?
« ohhh…
je crois bien qu’il y aura assez de poussins chez nous ; tout compte fait
je préfère rester la Tata.
Chaboté est
soulagé car il a déjà bien assez à faire pour protéger et surveiller tout ce
petit monde.
21 jours
révolus…. 22 jours…. 23…. 24 jours, toujours pas de poussins… un œuf n’est
visiblement plus bon… nous lui laissons 3 œufs après en avoir ouvert deux avec
des fœtus bien formés….
Nous attendons
vainement jusqu’à 28 jours… j’ouvre les 3 dernirs œufs… je me fais
violence mais je veux savoir…. Tous les œufs étaient fécondés et contenaient
des embryons bien formés…. Ils n’ont pas réussi à naître.
Nous
recherchons sur LE BON COIN … il y a bien des poussins soie mais il faut les
chercher à 50 km… je suis même prête à prendre des poussins canetons ou… n’importe, pourvu que GaliRousse puisse dorloter
des petits tant attendus.
Anna propose
d’en chercher au retour de Colmar … Oh oui oh oui oui … quelle aubaine… comme
tout se met en place. MERCI ANNA.
Pour éviter
qu’un œuf pourri n’éclate sous la poule je les ôte et les remplace par deux
œufs de Galinda pendant la promenade de la maman : à son retour dans
le nid, elle en prend soin sans faire de différence. Le fait d’être en contact
avec des œufs à couver lui permet de générer la température qu’il faut.
Les trois
jolis poussins Soie arrivent le 12 août : choix magnifique ! un gris clair,
un gris très foncé, un tacheté avec une bande noire sur le dos et…. Un cou
partiellement nu ! ils sont mignons tous les 3. Je les pose délicatement
dans le petit poulailler, à côté de Galirousse et ferme vite pour assombrir
l’intérieur car il ne faisait pas encore nuit….je reste quelques minutes… tout est
silencieux…
Le lendemain
matin une merveilleuse surprise nous attend : les 3 poussins se sont
glissés sous le ventre chaud de la maman. J’ôte les 2 œufs (qui seront cuits
pour être intégrés dans leur prochain repas ). GaliRousse ronronne de
bien-être, les petits piaillent de bonheur !
L’adoption a
donc réussi ! Ses amis (Galinda, ChaBoté, Flocon et Calimera, l’équipe au
complet) se tiennent autour du petit parc. Ils restent un moment puis repartent
vaquer. Ils ont compris.
Les petits sont
pleins d’énergie, déjà bien évolués pour des nouveaux nés… peut-être bien
qu’elle se dit « j’ai couvé des surdoués ! »…. ils sont en
fait nés le 6 août, date officielle prévue de l’éclosion des œufs couvés, quelle
coïncidence. Elle les a accueillis le 12.
Comme tous
les poussins, ils sont autonomes dès la naissance, mangent, boivent, grattent
le sol, grimpent sur la maman.
Les rats ont
vite compris qu’il y a de la nourriture dans l’enclos : j’ai dû reboucher
un tunnel après avoir constaté que la gamelle était complètement vidée…
Oh, voilà que
le poussin noir sort du poulailler… GaliRousse essaie de le rappeler par des
cris appropriés ; il rentre, obéissant, pour l’instant encore..
Odin le chat
fait connaissance ; il est bien sûr intéressé par ces petites boules qui
bougent mais très vite il comprend que les poussins font partie de la famille ;
il s’installe à proximité pour les observer. Il en oublie sa mission principale
(dissuader les rats de venir au poulapinier) et s’endort même parfois dans la
paille, sous la grande table ou sous le poulapinier.
ChaBoté
chante d’une voix… un peu éraillée, stridente … il fait ce qu’il peut pour se
faire entendre avec sa petite taille ; le chant de Flocon (qui était censé
être une poule jusqu’à ses 5 mois !) est plus harmonieux, rond… ChaBoté
pourra-t’il prendre des cours ?
Les couples
se forment … Galinda continue à être très (trop ?) courtisée, Calimera est
encore un peu jeune mais elle apprendra vite vu les bons modèles… les œufs
seront bientôt fécondés sur place ! et pourraient engendrer de drôles de
poussins hybrides.
Quelques
personnes de l’Ehpad ont pris l’habitude d’observer toute cette petite vie
juste en bas de l’immeuble ; certains retrouvent dans leur mémoire
ancienne des souvenirs de chant de coq de leur enfance et en parlent avec
nostalgie.
Des enfants,
de passage ou du quartier, demandent à y entrer, les uns découvrent avec
surprise tous ces animaux en pleine ville, d’autres ont déjà pris l’habitude de
couper de la salade pour la soupe du soir, Mathilde nourrit les lapins, Daisy
fait preuve d’une grande douceur pour porter sa petite poule préférée, Calimera ;
Chaboté vole sur l’une ou l’autre épaule ou même sur le haut d’une tête au
hasard.. ce qui surprend les non-initiés ! Yvan adore remuer la terre pour
permettre aux poules de trouver plus facilement des vers de terre, petits
cailloux, tendres racines ou autres trouvailles intéressantes etc …
Ici les
enfants apprennent que les animaux ne
sont pas des peluches, qu’ils n’apprécient pas forcément d’être manipulés sans
cesse, qu’ils ont besoin de calme, d’attention ; les regarder vivre, tout
simplement est le meilleur moyen de les connaître et de gagner leur confiance.
La vie dans ce poulapinier est tellement riche
qu’on y séjournerait des heures durant sans voir le temps passer.
En tous cas,
ce lieu respire la quiétude et une certaine idée du vivre ensemble. Dire que
trois tortues y ont passés leurs vacances au mois d’août !